Archive pour septembre 2010

Ne rien dire pour s’exprimer …

vendredi 17 septembre 2010

… ou s’exprimer pour ne rien dire… sont les deux mamelles du vigneron-scripteur en vacances.

C’était l’été. Le travailleur terrien avait posé ses outils, enfourché sa monture automobile et s’en était allé dans un pays  «imaginaire». Je dis «imaginaire» parce qu’il y avait dans ce pays du soleil. Il était chaud, chaleureux, enivrant, jubilatoire. Dans ce pays, il y avait aussi une multitude d’arbres. Des chênes. Tous plus beaux les uns que les autres, chacun d’eux racontant une histoire. La légère brise qui soufflait nous donnait l’impression que chacune des feuilles laissait échapper des mots. Au milieu de ces chênes, des reflets étonnants attiraient le regard. Des reflets, parfois gris, parfois bleus, parfois vert tendre. Ils laissaient deviner un olivier. Arbre sublime, arbre de paix. Au pied de l’olivier, des chaises en bois occupées par deux étudiantes insouciantes. Concentration «balzacienne» et «stendhalienne». Chabert et Sorel ne sont pas loin. De la culture sous un olivier. Une réussite assurée ? Et la musique dans tout ça ? Elle est présente. Un concerto de cigales et de grillons remplissent nos oreilles. Sublime ! On ne pouvait dès lors pas s’empêcher de penser à cette fourmi qui allait devoir accueillir l’hiver prochain cette cigale chanteuse qui s’était frotté les ailes pour adoucir les jours privilégiés du vigneron en villégiature. Mais enfin… nous ne sommes pas ici pour faire de l’auto-flagellation helvétique. Profitons ! Il y avait, disais-je, du soleil, des chênes, des cigales, de l’olivier, deux chaises estudiantines. Presque le paradis. Le «Pagnol» en herbe écrivait ces lignes sur son «calepeing». Il venait quant à lui de refermer un ouvrage de Lorànt Deutsch qui contait le Paris à travers les stations du métropolitain de la ville. Captivante redécouverte de la ville-lumière, merveilleux guide d’histoire. Je ne veux pas ici faire de la «pivoterie» ni vous apostropher, mais vous qui êtes amoureux de l’histoire et de Paris, lisez ce livre (Métronome, l’histoire de France au rythme du métro parisien, Lorànt Deutsch). Instructif, voyageur et drôle par sa façon de nous conter cette «traversée de Paris». Le livre a remis en mémoire au scribe vigneron (il avait, ma foi, l’esprit quelque peu «chabriesquisé»  puisqu’il venait en effet de déguster une demi-amphore d’un rosé uzèsquien que l’on trouve d’ailleurs dans les rayons des Fous du Rois au prix de quelques sesterces) l’article paru dans le Vin News retraçant l’histoire des noms de famille de Lavaux. On y décrivait l’origine des Porta, venant d’Italie, des Parisod de Paris, et des Bujard, fameux dégustateurs de François Ier (buveurs de jars)… il semblerait d’ailleurs que les Bujard soient plutôt des vendeurs de vulgaires baignoires  ou de vasques en taule que l’on trouve encore dans les brocantes provençales. Bref, cet article traitant des noms de famille nous laissait l’espoir d’une suite. Eh bien la voici :

Les Hug par exemple. Nous n’avons jamais parlé des Hug. Comment sont-ils arrivés ici ? Et d’où viennent-ils ? Et bien, il est facile d’imaginer que les Hug ont des origines indiennes. Celles d’Amérique bien sûr ! Facile mais juste. Hug qui se traduit en langue indienne par «salut». Les Indiens eux-mêmes se saluaient en se disant : ugh ! Cet auguste geste est d’ailleurs aujourd’hui encore utilisé par les Hug. C’est de ce geste de la main qu’un Hug vous salue. Ce qui a fait d’eux des gens fidèles et d’une grande droiture. Un empereur romain a d’ailleurs repris ce salut de la main en clamant «Ave moi» ou «Ave César». Bien plus tard, les Hug ont embarqué sur un canot de sauvetage pour traverser la grande gouille et se retrouver au royaume des Francs. Ils y ont pris origine et ont fait guerre et bataille au service d’un Roi Franc. Guerriers valeureux, spécialistes de l’arbalète, ils donneront des lignées de fins tireurs. On peut encore le vérifier de nos jours. Ils seront par la suite engagés à plusieurs reprises comme lutteurs dans les foires des grandes villes. Ils gagnaient tous les tournois. En l’an 1000, un Hug plus valeureux et plus malin que les autres se fit nommer Roi des Francs ; on le connaîtra sous le nom d’Hugues Capet. Roi courageux et téméraire, il donna tout au long de sa longue vie une ribambelle de descendants. Au XIVème siècle, on découvre dans des écrits l’histoire d’un aventurier navigateur, revenant de San Francisco sur un fameux trois-mâts fin comme un oiseau… Cet aventurier s’appelait Auffray Hug. Bien Plus tard, au début du XXème siècle, un de ses descendants a repris les écrits de ses aventures  et les a mis en chansons. On peut encore l’entendre aujourd’hui, il signe ses œuvres sous le nom d’Hugues Aufray.

Les Hug ont pris leur origine dans le Nord de la Suisse, du côté de Lucerne.  Quelques siècles plus tard, ils s’installèrent dans le pays de Vaud et pour rendre hommage à ces grands et forts travailleurs, la République du Canton de Vaud leur donna en gestion quelques terres viticoles qu’ils travaillent encore. Egalement dans le courant du XXe siècle, un Hug renoua avec ses origines lointaines des royaumes francs en épousant une Damoiselle du Royaume de Sarkozie. La boucle était bouclée.

 Et les Haenni ? Hanni, Henni, ou encore Heanni, d’où viennent-ils ? On n’en sait trop rien. Quelques écrits en font mention au XIIIe siècle déjà. Grands cavaliers, ils ont fait leur réputation sur les champs de bataille de Grande-Bretagne. Jalousés par de nombreux Chevaliers, on disait de ces valeureux cavaliers qu’ils murmuraient à l’oreille des chevaux. C’est de ce fait que semble venir l’origine de leur nom, «Haenni». Ils comprenaient leur monture… Ils étaient de grande stature avec une barbe touffue coiffée d’un turban… rouge, vert ou noir, c’était selon. Il fallait être vu et aimé.

Plus tard, au vu de leur courage et de leur vaillance au combat, leur Roi, qui avait remarqué leur faits d’armes, et pour qui ils guerroillaient, ordonna aux autres chevaliers de suivre l’exemple de ces grands guerriers. Le Roi d’alors proclama de son balcon : «Faites comme Henni, faites comme Henni !». Ce roi fut écouté et loin à la ronde on fit comme Haenni… Même jusqu’aux confins du moyen-orient, on fit comme Haenni… Un grand Vizir qui se faisait respecter de ses sujets se fit appeler «Ayatollah».  Le nom de ce grand calife résonne encore aujourd’hui. En effet, L’Ayatollah «Commehaenni» a longtemps fait parler de lui. Malheureusement…

Après bien des siècles et un passage en Suisse allemande, les Haenni se sont établis en terre vaudoise. Ils sont devenus de grands éleveurs de bovins. Certains d’entre eux tentent une pressée en politique régionale, comme conseiller ou comme syndic ou comme syndic conseillé ou conseillé comme syndic… L’avenir nous le dira.

On peut se poser tout de même la question de savoir si toute cette histoire n’est pas à l’origine du fameux proverbe «Henni soit qui mal y pense». Qui aujourd’hui s’écrit naturellement «Honni soit qui mal y pense»…  Une maxime d’origine anglaise qui est la devise du très noble Ordre de la Jarretière. Cet ordre de chevalerie britannique a été fondé par Edouard III au milieu du XVe siècle.

Et vous, chers lecteurs, êtes-vous curieux de vos origines ? Alors, si vous le désirez, envoyez-nous votre nom de famille et notre archiviste retrouvera sûrement votre vraie origine ou une histoire s’y rapportant.


L’Envers du Décor

vendredi 17 septembre 2010

Depuis l’édition numéro 14 de votre gazette préférée, qui date du printemps 2006, nous vous contons l’histoire d’un arbre devenu tonneau et d’une vigne devenue vin.
Le voilà enfin, ce Païen si attendu. Il est disponible dès cet automne directement auprès du Vigneron Nicolas Pittet ou des Fous du Roi.
Après une belle récolte, le raisin fut pressé en raisins ronds sans foulage. C’est bien plus long, près de quatre heures au lieu de deux, mais le résultat est étonnant avec un moût plus aromatique et surtout plus limpide qui ne nécessite pas de débourbage. Dès cette étape, le moût fut placé dans une très belle barrique de 225 litres fabriquée par Roland Suppiger, notre tonnelier de Küssnacht am Rigi. Le bois utilisé est, bien sûr, ce mélèze de Villette bûcheronné il y a quatre ans. (Cette essence a la particularité d’être originaire du sud de l’Allemagne, un bois plus fin et moins sèveux que son cousin du Valais). Tout de suite, la fermentation alcoolique est activée. Une dizaine de jours plus tard, les sucres étant transformés en alcool, la barrique fut recapée. Un bâtonnage régulier sera effectué jusqu’à la fin de la fermentation malolactique et un transvasage, un seul, sera fait lors de la stabilisation pour sortir les grosses lies.
Les dégustations régulières révélèrent une surprenante alchimie entre le fruit du raisin et la matière noble de la barrique. Les fins tannins de ce dernier sont en accord avec les parfums de rose du Païen. En bouche, une belle onctuosité et un équilibre réussi confirment l’idée de ce vin de Lavaux unique.
Pour conclure ce travail de plus de quatre ans, une étiquette particulière fut créée. Toujours dans l’esprit sobre et original propre à la collection de Nicolas, cette nouvelle étiquette est imprimée à l’envers… Elle est de ce fait lisible à travers la belle robe du vin et sa bouteille blanche.
L’Envers du Décors 2009, Païen de Lavaux, Appellation d’Origine Contrôlée, Nicolas Pittet, Savuit-sur-Lutry.

 Un grand vin !

 


Saveurs d’Ailleurs

vendredi 17 septembre 2010

 

Voici un petit texte qui en dit long…
 
Le restaurant « Saveurs d’Ailleurs » a récemment ouvert ses portes à l’av. d’Ouchy 67 à Lausanne.
 
En respectant scrupuleusement les recettes d’origine, les deux chefs thaï et italien vous font voyager 7 jours sur 7,
entre l’Italie et la Thaïlande, en vous proposant leurs pâtes fraîches et leurs mets thaïs.
 
Réservations et commandes possibles au (021) 601 67 67 et très bientôt sur le site www.saveursdailleurs.ch

Le Maï Thaï

vendredi 17 septembre 2010

Depuis près de 20 ans, LE restaurant thaïlandais de la Riviera.

En 1991, M. Song  inaugure l’enseigne Maï Thaï à Clarens-Montreux
après avoir exploité un établissement homonyme à Lausanne.
Cet infatigable cuisinier thaïlandais est arrivé en suisse en 1967. Il a d’abord fréquenté l’internat de Territet avant de suivre l’Ecole Hôtelière de Glion.
Le Maï Thaï, avec sa terrasse idyllique à la belle saison, s’impose comme le premier restaurant thaï de la Riviera. La cuisine proposée est originale et créative, réalise un bel équilibre des saveurs et soigne tout particulièrement la présentation.
La carte des vins est très étoffée et propose plus de 75% de références idéales avec la gastronomie thaïlandaise.
Les vins suisses rouges et blancs se marient au mieux avec les mets du « pays du sourire ». De même que certains rosés de gamaret et garanoir, comme… « Le Sobriquet » de Nicolas Pittet.
En  hiver au restaurant et tout l’été sur la terrasse, c’est le seul endroit où vous aurez les pieds sur l’eau au bord du Léman.
L’accès en bateau est aussi possible, autant vous dire que c’est « the place to be » pendant le Festival de Jazz de Montreux et pour toute la période estivale.
Très ouvert en matière de vins, Monsieur Song n’a ni préjugés ni préférences quant aux régions ou aux origines.
Un véritable amoureux du vin sans qu’il n’y paraisse ! Les amateurs apprécieront les flacons mythiques exposés sur le comptoir.
Pour la petite histoire, le Maï thaï est véritablement sans frontière, des rives du Mékong au bleu Léman, puisqu’ici, même le patron a l’accent vaudois !


Château d’Ardennes et Château Mirebeau

vendredi 17 septembre 2010

C’est en janvier 2009 que nous avons rencontré Cyril Dubrey. Au milieu de ses vignes du Château Mirebeau. Dominant le village de Martillac, ce Château est une jolie propriété de 5 ha. Elle résiste vaillamment aux assauts de l’urbanisation et offre un îlot de verdure aux maisons qui l’encerclent. Avec son vignoble qui entoure la bâtisse du XVIIe, ses arbres centenaires et sa vue imprenable sur la vallée de la Garonne, elle avait déjà séduit la petite fille d’Alexandre Dumas autour des années 20. La vigne a été plantée sur la partie la plus haute du coteau dominant le village de Martillac pour bénéficier du meilleur ensoleillement et d’un drainage naturel dû à la couche de graves qui affleure. Ce domaine est entièrement cultivé en biodynamie. Avec sa famille, il possède également le Château d’Ardennes. Ce nom « Ardennes » signifie l’endroit où, au Moyen-Age, les hommes ont ouvert des clairières de défrichement afin de cultiver la vigne dans ces terroirs déjà privilégiés. Les grands défrichements des Graves et des « pays du Ciron » ont commencé au XIe pour se terminer au XIIIe siècle. Nous trouvons les premières traces d’Ardennes au début du XIVe siècle ; ce domaine appartenait à la nièce de Montaigne, Jeanne de Lestonnac. Dans les années 1870, le domaine, propriété de Monsieur Dutauzin, était déjà référencé dans le Feret (annuaire illustre des vins de Bordeaux).

Nous avons à votre disposition le millésime 2006 de ce Château, un Graves au fruit mûr, aux tanins puissants avec une bouche ample. Un vin très classique, d’une superbe élégance. Egalement disponible, deux millésimes du Château Mirebeau : un 2007 au nez  de racines d’iris, de réglisse, de cerise et de prune mûre avec une discrète note de fumée. Une bouche onctueuse et ronde avec des tanins dépourvus d’angulosité. Un vin très long sur de belles nuances d’amertume, superbe fraîcheur minérale, soyeux et long… Une très belle réussite et un constat : la biodynamie semble porter ses fruits. Et un millésime 2000 au nez très expressif de fumé, viandé, fruits rouges et pivoine. Une bouche flatteuse, charnue et suave avec de fins tanins. On retrouve l’expression aromatique plaisante du nez, ponctuée d’une touche épicée au final.

Une très belle découverte dans cette grande région de Bordeaux.