Le Mélèze
Souvenez-vous ! En 2005 nous avions eu la folie d’acheter un mélèze situé dans les forêts de la commune de Villette. Ce mélèze a été abattu par les bûcherons du lieu, puis scié par George, le cousin d’Echallens. C’est dans sa scierie que les planches ont séché pendant quatre ans. En été 2009, nous avons amené ces planches chez notre tonnelier Roland Suppiger à Küsnacht. Il nous a fabriqué deux barrique de 225 litres, une de 400 litres et deux de 125 litres. Dans le même temps, nous avions planté une vigne de Païen. La première récolte de cette vigne fut donc vinifiée dans une barrique de 225 litres et un assemblage de rouges dans celle de 400 litres. Au printemps de cette année, première dégustation… Emotion… Découverte de parfums, magiques voyages de goûts et de saveurs inconnues dans une cave vaudoise. Une question nous traverse alors l’esprit. Nous nous attendions à des parfums de résine, style vin grec. Eh bien non ! Surprise totale. Finesse et voyage dans des roseraies. On se croirait dans un jardin anglais. Magnifique ! Le mélèze de Villette n’a pas les mêmes caractéristiques que ses cousins valaisans. Alors d’où vient- il ? Martial Vurlod, garde-forestier du lieu, me conte alors une histoire. « Comme il n’y a pas de mélèzes dans notre région, une analyse génétique a été faite sur d’autres arbres de même espèce, plantés aux environs de Lausanne. Ton mélèze a des origines génétiques des Sudètes (Sud de l’Allemagne). En effet, ton arbre a environ 150 ans. Eh bien à cette époque-là, les gens qui voulaient étudier la science de la forêt (baptisée « Sylvie-Culture » par le soussigné…) allaient « aux Allemagnes ». Ils écrivaient de temps à autre à leurs parents et fiancées et mettaient dans les enveloppes des graines d’arbre : ces graines ont été semées par les destinataires et c’est ainsi que le mélèze de tes barriques est né ». Nous continuerons cette aventure. L’hiver prochain, un nouveau mélèze sera abattu pour donner vie à de futurs tonneaux. Ainsi, vous pourrez découvrir ce nouveau vin blanc, un païen à l’habillage particulier, dans le courant de septembre. L’assemblage de rouges, qui mûrit dans la barrique de 400 litres, sera pour plus tard. Réjouissez-vous, amis explorateurs !