Philippe l’unique

Sale coup qu’il nous a fait, le Rochat, arraché sur son vélo un beau jour de juillet. J’y repensais l’autre jour en lisant l’excellent dossier spécial du «Canard enchaîné», qui démonte les petits arrangements des grands chefs français. Car ces grands noms hexagonaux, à quelques exceptions près, semblent prêts à toutes les compromissions télévisuelles, à tous les arrangements pécuniaires avec les grands de l’agroalimentaire. Pour un Bras ou un Passard, restés fidèles à leurs exigences qualitatives, combien ont succombé aux sirènes de la renommée et de l’argent tout en proclamant à tout vent leur intégrité. Combien d’autres, sans beaucoup de talent ni de travail, connaissent la célébrité pour avoir joué dans le scénario de MasterChef ou de Top Chef, pour s’être montrés aussi cool que Cyril Lignac ou avoir joué la colère comme Philippe Etchebest?

En face, Philippe Rochat l’avait joué à sa façon, fidèle en amitié comme en qualité, ne dérogeant jamais à sa ligne du fond de sa cuisine ou en enfourchant sa bécane. Sa spontanéité, son honnêteté, sa franchise vont nous manquer. Parce qu’il était unique, lui!

Dave