LA RECONNAISSANCE ÉTRANGÈRE

J’ai eu la chance d’accompagner sept vignerons vaudois à Saint-Pétersbourg, en compagnie de l’Office des vins vaudois. La chance, parce que cette ville est magnifique, que ses bâtiments historiques sont légion, que son Musée de l’Ermitage est d’une richesse inouïe. Nos sept compagnons, qui n’étaient ni nains ni mercenaires, ont donc fait déguster leurs vins à une série de «professionnels de la profession» avant de les servir au repas que l’ambassadeur de Suisse organisait pour célébrer les 200 ans de relations diplomatiques entre Vaud et la Russie.

Comme des joueurs de poker, nos vignerons étaient là «pour voir». Voir si leurs crus séduisaient des Russes davantage attirés par les régions prestigieuses (quitte à en boire les pires spécimens). Voir s’ils trouvaient l’importateur indispensable pour se faire une place dans les caves russes. Et la réponse? Un peu des deux, mon général. Oui, les dégustateurs ont apprécié la simplicité et la franchise du chasselas ou les beaux assemblages rouges. Mais personne ne s’est précipité non plus pour les importer comme une évidence. Le chemin est encore long avant de régater non pas avec les vins d’autres pays, mais avec la réputation et l’historique de ces crus.

Enfin, et comme le dit l’OVV pour justifier ses voyages en Asie ou en Russie, c’est aussi une sorte de reconnaissance qu’on cherche à l’étranger. Pour convaincre les consommateurs locaux en leur montrant qu’à l’extérieur de nos frontières nos crus sont appréciés. Comme un artiste lausannois n’est reconnu qu’une fois Paris conquis, nous oublions souvent la qualité de nos propres vins tant que l’étranger ne nous le rappelle pas…

Dave