Archive pour octobre 2015

Une garantie

dimanche 4 octobre 2015

Depuis maintenant plus de 7 ans, Les Fous du Roi s’efforcent de vous proposer des vins au plus proche d’une idée de ce que nous pouvons considérer comme « vraie ». À l’heure d’une mondialisation effrénée et des dérives de la surproduction agricole, il est de plus en plus courant de rencontrer un public attentif prêt à retrouver une certaine logique dans leur consommation quotidienne. Cette approche est sans doute la seule possible pour une production à long terme. Pour beaucoup de producteurs, la vigne est clairement un patrimoine qu’ils n’auront le droit d’exploiter qu’un temps avant de la transmettre aux générations futures. Il est alors indispensable pour ces producteurs de retrouver les valeurs de respect et de sauvegarde pour conserver ces terroirs uniques. À chaque nouvelle rencontre, nous avons le plaisir de découvrir des vignerons et des œnologues qui ont comme principal objectif de remettre leurs activités sur cette voie. Certains font une conversion à une culture biologique comme Nicolas Pittet, précurseur des traitements bio par hélicoptère à Lavaux et d’autres y ajoutent la vision cosmique de la biodynamie. Ceci est aussi valable pour les vinifications qui redeviennent plus simples et plus naturelles avec un fort recul des interventions technologiques utilisées à outrance ces trente dernières années. Nous sommes d’autant plus ravis que, tant notre production d’ici que nos sélections d’ailleurs sont clairement dans cet esprit. Sans forcément l’utilisation de labels, qui ont à notre avis des visions trop étroites, l’approche de nos partenaires pourraient en mériter un bien à nous, celui des Fous du Roi.

Les Fous du Roi, vins d’ici et d’ailleurs, une production authentique, une sélection rigoureuse, la garantie de vrais vins !


dimanche 4 octobre 2015

Arthur Pidoux, le pas sûr et les épaules solides, dans le vignoble du Dézaley

Article dans 24 heures


Le Vigneron et le Marchand

dimanche 4 octobre 2015

Le vigneron sur son dos ayant une brante

Bien posée sur ses épaules,
Prétendait arriver sans encombre au pressoir.
Léger et court vêtu il allait à grands pas ;
Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,
Veston simple, et Scarpa plats.
Notre vigneron ainsi troussé
Comptait déjà dans sa pensée
Tout le prix de son raisin, en employait l’argent,
Achetait une maison, faisait triple récolte ;
La chose allait à bien par son soin diligent.
Il m’est, disait-il, facile,
D’élever des vins dans la cave de mon logement :
Puis devenu marchand, sera bien habile,
Si en vends assez pour avoir du pognon.
Ce nouveau marché coûtera peu de changements ;
Je pourrai garder grandeur raisonnable :
J’aurai le revendant de l’argent bel et bon.
Et qui m’empêchera de mettre en ma cave,
Vu les prix dont ils sont, vins d’ici et vins d’ailleurs,
Que je verrai livrer dans un nouveau dépôt ?
Le vigneron là-dessus saute, transporté.
La brante tombe ; adieu vins d’ici et vins d’ailleurs ;
L’homme de ces biens, quittant d’un œil marri
Sa fortune ainsi répandue,
Comprend que rien ne sert dans la vie,
De se mettre dans la peau d’autrui.
Le récit en farce en fut fait ;
On l’appela Une Vie à Montagny.

Quel esprit ne bat la campagne ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
Picrochole, Pyrrhus, Vigneron, enfin tous,
Autant les sages que les fous ?
Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux :
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
Tout le bien du monde est à nous,
Tous les honneurs, toutes les femmes.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi ;
On m’élit roi, mon peuple m’aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant.

Nicolas Pittet  par  JEAN DE LA FONTAINE