Archive pour avril 2011

Le Vigneron Artiste

samedi 16 avril 2011

– Dis papa, dessine-moi un artiste –vigneron ! Prends ta boîte de gouache, ton pinceau, une feuille de papier, un chevalet et on y va.

– D’accord, on y va ! Tiens, on va s’asseoir là, face au lac, et raconter ce que l’on croit voir…

Le mois de décembre a coulé avec son lot de libations, de réjouissances, de joie ou de «non-joie». Les familles se sont visitées et congratulées. Les cadeaux ont été distribués. Le monde a fini l’année en matérialisant la paix et la sagesse… Janvier est arrivé. Le ciel et le lac se sont unis. Plus d’horizon, plus de montagnes voisines. Tout est fondu dans une unité de couleur. Le froid pique le visage et les mains de celui qui s’aventure dehors. La nature sommeille et la corneille croasse en narguant celui qui ose mettre son sécateur dehors.

Le vigneron a retrouvé son outil de saison. Comme un peintre qui pose son chevalet et sa boîte de tubes de couleurs, le vigneron a fouillé dans sa «boutique» et retrouvé son sécateur, il a changé la lame usée, il est sorti, équipé d’un gros et long manteau noir, d’un bonnet de laine et d’une paire de gants. Dans la bise qui soulève une nuée de neige froide tombée la nuit précédente, il est descendu dans «la vigne de la capite». Seul le bruit du vent remplit son univers. Le lac est gris, le bateau du pêcheur passe mais on ne l’entend pas. Alors il s’est plié en avant et face à la souche, il a commencé à tailler les premiers sarments. Ils ont une couleur brun-rouille. Le sécateur claque, vite. Et ainsi, d’une souche à l’autre, il a accompli le long travail de la taille. C’est ainsi que le vigneron devient sculpteur. Sculpteur de souches.

En regardant le vignoble ainsi façonné par l’homme, on peut alors facilement imaginer le vigneron–artiste. Tout au long de l’année, il va ainsi faire vivre ces parchets uniques en sculptant le paysage. Le vigneron-artiste ou l’artiste – vigneron va au fil des mois donner forme à son œuvre en cultivant et maîtrisant son savoir et sa technique. La poésie et l’originalité de sa production, de ses actes et de ses gestes seront alors «couronnés» le jour des récoltes. Son vin, c’est son œuvre. Elle sera source d’émotions, de sentiments, de réflexion et même de spiritualité. Le vigneron, le paysan, sont  des artistes. Ils modèlent, ils participent par leur travail à une création qui contribue au développement de leurs cultures, de notre culture.

-Alors là, je comprend ce que tu veux dire, Papa, mais des fois dans la cave, tu parles d’un artiste , c’est qui ?

– Ah celui-là, c’est un vigneron qui devient un artiste, un «sacré artiste» !

– Oui, il est bizarre, c’est un original, un rêveur…

– J’crois bien qu’il est complètement à côté de la plaque…

– Ouais, y fait n’importe quoi… t’as gouté ses vins ?

– Aucun sens de la réalité…

– Un sacré artiste…

– Et Joséphine, qui veut être Une Artiste, elle sera vigneronne… ?


2010, millésime encore exceptionnel !

samedi 16 avril 2011

Comment, chers amis, vous raconter le millésime 2010 ? Déjà en 2009, la nature et le travail du vigneron furent exceptionnels… En 2010, chers amis, on atteint les cieux intersidéraux de la viticulture et de la vinification, on s’envole dans la stratosphère des goûts et des sens. Youri  en deviendrait  gaga-rine… On touche la cinquième dimension. La première étant la terre, la deuxième l’eau, la troisième le ciel, la quatrième les Fous du Roi et la cinquième, les vins de Moi-même, personnellement moi, votre vigneron tant aimé, Nicolas Pittet.

2010, c’est le millésime de la vérité, que du raisin dans le vin ! Pas de parfum de banane, de kiwi, de mangue ou autre fruit exotique. Du raisin de chez nous, enfin ! Nous vous attendons à la cave de Savuit, pour une découverte magique.


Ceppatella, Le nouveau Supertoscan

samedi 16 avril 2011

La Fattoria Fibbiano et sa supercuvée Ceppatella rivalise avec les plus célèbres vins toscans.

 Les vins de la Fattoria Fibbiano nous ont été présentés voilà près de trois ans par Giorgio Restelli aujourd’hui membre des Fous du Roi. À l’époque déjà, il était un grand dénicheur de talents. La très belle tenue des vins de la famille Cantoni avait séduit Les Fous du Roi qui ont référencé les quatre crus dans leur assortiment.La Fattoria Fibbiano est une propriété de 75 hectares  dont 11 sont consacrés à la vigne et le reste aux oliviers. Situé entre Pise et Voltera, le domaine est dirigé par la famille Cantoni depuis 1999. Il fut constitué en 1707 par les Gherardi Del Testa Barasaglia famille noble de Toscane.

Aujourd’hui, Giuseppe, le papa et Matteo le fils aîné, dirigent l’entreprise du point de vue administratif et commercial. La place est libre pour le cadet Nicola, jeune oenologue, précis, ouvert et très talentueux. Son savoir-faire dans cette cave aux installations toutes neuves fait de lui une étoile montante de la région (certains viticulteurs locaux aimeraient lui confier la vinification de leurs crus). En effet son Ceppattella 2005 assemblage de Sangiovese et Colorino (5%) vient de se hisser finaliste  aux côtés de Sassicaia lors d’une dégustation professionnelle de la région, à l’issue de laquelle ces deux vins se sont classé ex-aequo ! La critique est passée par là et le magazine international The Winespectator lui attribue la note de 92/100.

Lors de notre visite du domaine du 5 mars dernier, nous relevions dans nos commentaires, un vin ample, très précis, un superbe  profil tannique qui laisse une finale très longue.

À ne pas manquer ! Les autres cuvées de la maison, L’Aspetto (cépages Sangiovese  Canaïolo et Colorino) se distingue par son côté gourmand et gras en bouche. Un vrai vin de plaisir. Le Casalini est un Chianti Superiore DOCG. C’est-à-dire qu’il a obtenu un agrément supplémentaire comme les Chianti dit Classico. On retrouve ici le Sangiovese et le Canaiolo. Le Pianette, petit dernier de la série est une sélection de Sangiovese élevé en foudres. 


Domaine de Montille

samedi 16 avril 2011

Hubert de Montille a hérité d’une petite part du vignoble de la famille, 2,5 hectares. Il a été contraint de faire un autre métier (bâtonnier au barreau de Dijon) pour « gagner » sa vie. Mais il a progressivement agrandi le domaine à 7-8 hectares, sur Volnay et Pommard. Depuis l’arrivée de son fils Etienne, le domaine a acheté des parcelles notamment à Puligny (Le Cailleret) et à Beaune (Les Perrières, Les Sizies). Le but principal est de faire des vins de garde, et il aimerait que les bouteilles soient ouvertes au bout de 25 à 30 ans. Car même au bout de 6 à 7 ans, le vin est encore sur le fruit, alors que ce n’est qu’au bout de 15 ans qu’il commence à avoir des arômes tertiaires. Le domaine opérait des cuvaisons longues jusqu’à 18 jours, sans faire de surextraction sur les raisins égrappés à 75%. Les pigeages étaient fréquents, jusqu’à 10 par jours. Etienne pratique désormais beaucoup moins de pigeages ce qui rend les vins moins durs dans leur jeunesse. Depuis qu’Etienne s’occupe de l’élevage des vins, la durée moyenne est descendue de 22 mois à 18 mois. Les fûts neufs sont toujours utilisés avec parcimonie (20%), et quelques fûts d’un vin sont achetés au Domaine de la Romanée Conti. En général, les fûts sont utilisés 5 fois.

Depuis le début de cette année, les Fous du Roi sont les représentants suisses de ce domaine unique et excéptionnel. Avec entre-autre, le Volnay « Les Champans » 1996, simplement exceptionnel !