LE VIGNERON ET LA MOUCHE

11 décembre 2014

Va-t-en, chétif Insecte, que fais-tu donc sur mes terres ?
C’est en ces mots que le Vigneron
Parlait un jour à la Mouche.
Celle-ci sur-le-champ lui déclara la guerre…
Penses-tu, lui dit-elle, que ton titre de Vigneron-Roi
Me fasse peur ou m’apporte quelque souci ?
Le chinois est plus puissant que toi,
Il te mène à sa fantaisie.
À peine achevait-elle ces mots
Qu’elle sonna la charge,
Fut le Trompette et le Héraut.
Dans l’abord elle se met au large,
Prend son temps puis fond sur les grappes
Du Vigneron, qu’elle rend presque fou.
Le Bipède écume, et son œil étincelle…
Il rugit, on se cache, on tremble à l’environ…
Et cette alarme universelle
Est l’ouvrage d’un Moucheron.
Un avorton de Mouche en cent lieux le harcèle,
Tantôt pique chasselas et tantôt lacère pinot,
Tantôt s’immisce au fond du tonneau.
La rage alors se trouve à son faîte montée.
L’invisible ennemi triomphe et rit de voir
Qu’il n’est aucun traitement que le Vigneron ait trouvé
Ni aucun produit qui ne fasse son devoir.
Le malheureux Vigneron se déchire lui-même,
Fait résonner son atomiseur à l’entour de ses plants,
Bat l’air qui n’en peut mais et sa fureur extrême
Le fatigue, l’abat ! Le voilà sur les flancs.
L’Insecte du combat se retire avec gloire :
Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,
Va partout l’annoncer et rencontre en chemin
L’embuscade d’un automne ensoleillé,
Qui lui fait aussi rencontrer sa fin.

Quelle chose par là nous peut être enseignée ?
J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis,
Les plus à craindre sont souvent les plus petits ;
L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,
Qui périt pour la moindre affaire.

Nicolas Pittet (d’après Jean De La Fontaine)


VENDANGES 2014

11 décembre 2014

…et c’est ainsi que malgré tous les événements de la nature, la récolte 2014 fut merveilleusement ensoleillée et que les vins qui mûrissent aujourd’hui dans la cave sont des vins vrais, purs et prometteurs, toujours produits dans un esprits d’authenticité et en respect avec le fruit de la vigne.   Nous vous attendons donc durant l’hiver à la cave de Savuit pour vous faire découvrir ce millésime, tiré naturellement du tonneau.

NP


GRANDS CRUS CONTEMPORAINS

11 décembre 2014

Un Savagnin en fût de mélèze 2012, un Dézaley sur lie 2012, un Assemblage Merlot/Cabernet/Pinot noir 2012 et un Gamaret/Garanoir 2013 cultivé par Nicolas Pittet sont proposés en édition limitée de 125 carton de 4 bouteilles avec les étiquettes quatre coloris « Matterhorn ». Ils sont accompagnés d’une œuvre originale 36×30 cm imprimée au tampon, estampillée « Across Swiss Heritage » au verso et numérotée, datée et signée au recto : Françis Chablot 2014.
Vous pouvez y souscrire au prix de frs. 150.-/carton à : Laurent Delaloye – art contemporain
Avenue de Florimont 14, 1006 Lausanne.
ou par mail : l.delaloye@bluewin.ch


DÉCOUVERTE

11 décembre 2014

À vous promeneurs et amoureux de belles et bonnes choses, une halte s’impose au bar à vin « Le Cellier ProVino » à Echallens. C’est un lieu convivial élaboré autour des vins et des produits du terroir. 220 vignerons suisses, 450 vins et plus de trente artisans du terroir vous seront présentés tout au long de l’année. Toutes les deux semaines, les vins servis au verre changent. Ils proposent quatre vins de trois vignerons romands, soit douze vins différents. Chaque samedi, des vignerons sont présents pour faire découvrir leur vins. Un lieu fort sympathique à découvrir.

Chemin de l’Usine 16 – 1040 Echallens
Mercredi-jeudi : 10h-12h et 14h-23h.
Vendredi : 10h-12h et 14h-24h.
Samedi : 9h-24h.
www.provino.ch


LUXE, CALME ET BONNE HUMEUR

11 décembre 2014

Excusez-moi si je vous donne l’impression que je me la pète… Mais mon métier me donne accès à quelques moments privilégiés et passionnants. Et je reste comme un gamin à m’en émerveiller.

Voici donc que, l’autre jour, je tente d’obtenir une interview de l’excellent Benoît Violier, le nouveau chef de Crissier. Le garçon surfe sur le succès, déroule les événements, et croule forcément sous les demandes d’interview. En toute amitié, il me propose de le rejoindre un mardi « au passe », d’où il envoie ses merveilles en salle. « Et on se mangera une petite assiette en même temps, cela fait longtemps que tu n’as pas goûté mes nouveaux plats. » Evidemment, comme le chef sort cinq nouvelles cartes chaque année, il faudrait y aller cinq fois au minimum, soit un certain trou dans le budget annuel…

Me voilà donc installé tout seul à la table d’angle de la cuisine pendant que le chef surveille ses plats. « Je te fais une plume et un poil, d’accord ? » Oui, c’est la période de chasse. Alors, bon, d’accord ! (Vous auriez refusé, vous ?) «Et qu’est-ce que tu veux comme plume ? J’en ai six, lagopède, grouse, perdrix…» Pas facile de choisir. Bon, une bécasse ! « Très bon choix, me dit-il, c’est le seul oiseau dont on mange la cervelle. » Ah ! « Et pour le poil ? J’en ai huit, lagopède, chevreuil, mouflon… » Je prends le chamois. « Très bon choix, celui-là, c’est moi qui l’ai tiré, regarde les photos. » Oui, chouchouté comme un coq en pâte, je suis.

Je ne sais pas si vous avez déjà mangé tout seul dans un trois-étoiles, en plus à la table de la cuisine ? C’est étrange, tant des merveilles comme celles qu’on m’a servies méritent d’être partagées. Mais c’est génial aussi parce que, entre deux assiettes, vous avez le temps d’observer le travail des orfèvres. Il y a la technique, bien sûr, irréprochable, précise, multiple. Ces cuissons de génie, adaptées à chaque viande ou à chaque poisson. Il y a ces produits d’exception qui passent devant vous. Il y a cette minutie. Mais, et c’est là aussi la patte de Violier, il y a cette bonne humeur qui règne en cuisine. Chefs, sous-chefs, chefs de partie ou commis bossent beaucoup et dur, mais ils s’y plaisent, se taquinent, sourient. D’ailleurs, l’équipe est d’une stabilité à toute épreuve depuis deux ans et demi. Tout cela confirme l’impression qu’on peut avoir en salle, où le service, hyperpro, semble heureux de faire son boulot et n’hésite pas à sourire au client ou à échanger un bon mot.

Comme quoi on peut être au sommet du luxe, travailler dans la perfection, accueillir des stars, et tout cela sans avoir besoin de chichiter ou d’avoir le masque… Belle leçon, M. Violier !

Dave