L’étourneau

Avez-vous déjà observé ces «nuages» noirs tournoyant dans le ciel au-dessus des vignes après les vendanges ? Une magie totale ! Une magie noire… ?

Ces nuages, ces bancs de «sardines du ciel», ce sont des oiseaux qui fascinent le regard. Ils défient tout ce que l’on peut imaginer en matière de ballet aérien. Sublime mouvement harmonieux, valse magique, vague impressionnante de précision. Sans paraître recevoir d’ordres visibles ou audibles, ils naviguent de gauche à droite de haut en bas dans un mouvement d’une amplitude incroyable. Dans le coucher du soleil, on dirait une nuée de moucherons perdus dans l’espace. Cet automne nous a offert un spectacle d’une beauté inouïe. Nos regards ont été balancés par ces volatiles étonnants. Ils sont entre un et cent mille qui déferlent sur les récoltes et ne laissent aucune chance à celui qui aura négligé de protéger ses vignes. Cet oiseau qu’Hitchcock aurait pu rêver de faire jouer dans son film, c’est un Sturnus Vulgaris de la famille du passereau : il est plus communément appelé  étourneau.

Le vigneron ne l’aime pas trop, il faut l’avouer. C’est un oiseau qui est bien de loin mais loin d’être bien… En le regardant aujourd’hui, quand les récoltes sont rentrées, on le voit  magicien. Mais au fond, il ne laisse rien lui échapper, c’est le roi des profiteurs. L’hiver est à nos portes et ce migrateur va partir au chaud. Il laissera sa place à d’autres oiseaux. Cela doit-il présager de mauvais augures ? Ne nous laissons pas impressionner par cette autre famille de volatiles que l’on peut voir également dans nos cieux… viticoles et sociaux. Tout aussi majestueux, plus menaçants, ils sont moins nombreux, mais plus malins : les rapaces…