Ils sont si discrets, que l’on a le sentiment qu’ils ne sont pas là. Et pourtant ! Pourtant un jour, parce que la vie est ainsi faite et que l’économie n’est pas toujours rose, ils ont pris leur courage à deux mains et une valise de l’autre et ont quitté leur village, leur famille, leurs amis, leurs rêves aussi peut-être. Le bus et mille cinq cents kilomètres plus tard, ils ont débarqué dans un monde inconnu, notre pays ! Loin des leurs, ils ont cherché du travail et voilà, ils sont là, et avec le temps ils ont construit une nouvelle vie, de nouveaux amis, une nouvelle famille. Nous autres Helvètes bien pensants, nous avons tendance à les oublier, ces travailleurs de l’ombre viticole. Sans eux, rien ne serait possible. C’est grâce à vous très chers ouvriers-travailleurs-forçats-vignerons, que nous pouvons amener chaque année une récolte au pressoir. Imaginez si Carlos, Manuel, Paulo, Victor et les autres n’étaient pas… manuels ! Tels des horlogers-monteurs, vous manipulez la vigne avec une dextérité amoureuse, vous êtes nos artisans sculpteurs de coteaux. Comment vous dire assez bravo et merci pour votre générosité et votre enthousiasme à façonner nos terrasses et à élever nos vignes comme si c’était les vôtres, au firmament des amoureux de la terre.